[CR] Stalingrad 42 Campaign game

Préambule: (références Stalingrad de Jean Lopez et Opération Barbarossa de Paul Carrel)


I/     1ère déconvenue : le hasard de la guerre tombe du ciel

Staline s'attend à une offensive allemande visant Moscou.
C'est le seul moyen selon lui de faire tomber le régime, un adversaire rationnel est censé devoir le prendre s'il veut espérer gagner cette guerre.
Le plan Fall Blau de Hitler visant les pétroles du Caucase devrait le prendre à contre pied.
Mais un officier allemand à bord d'un avion de reconnaissance  Storch  est abattu au milieu des lignes soviétiques,
avec dans sa mallette les plans de la 1ère phase de Fall Blau.
Staline y voit la confirmation de son idée: Hitler vise Moscou par un mouvement tournant par le sud et remontant, le gros de ses forces est déjà  placé dans un grand arc autour de la Capitale.
Hitler maintient le plan en l'état, de toute façon il est trop tard pour en changer, on est déjà fin juin.


II/ VORONEJ : belle opportunité ou piège improvisé ?

Voronej était pas un objectif, mais Hitler a changé d'avis, sa prise n'est plus nécessaire…
mais au bout de 6 jours les panzers franchissent le Don et entrent bientôt dans Voronej.
Hitler laisse à l'appréciation des généraux sur le terrain de prendre ou pas Voronej.

Von Bock veut saisir l'opportunité qui semble s'offrir, ne serait ce que pour laisser croire à Staline que Moscou est visé.
Hitler et Halder pensent que Staline ayant les plans de la 1ere phase n'y croit plus, ce qui est faux, Staline tient encore à son idée première:
Moscou est visé:
Voronej, plaque tournante entre Moscou et Rostov et à 160 km de la voie Moscou Stalingrad devient un objectif à défendre à tout prix.
Les renforts arrivent, et contre attaquent.
Voronej n'est plus prenable, Hitler ordonne que des panzers divisions  foncent vers le sud, mais les unités engagées dans la ville risquent d'être encerclées si les abords ne sont pas bien défendus.
Voronej est en train de devenir un piège, non préparé par les soviets certes mais effectif.
La 5e armée de Tanks soviétique attaque et se fait décimer, les forces allemandes finiront par évacuer la ville, mais que de temps perdu !

III/ "Le temps perdu ne se rattrape guère…"
Les grands encerclements plus au sud accoucheront d'une souris.

Von Bock est en désaccord avec le couple Hitler-Halder, il dit qu'il n'y aura plus rien dans les poches encerclées.
Il a raison, 50 000 soviets puis seulement 20 000 seront mis hors de combat, le couple HH en attendait 6 ou 7 fois plus…



IV/  Rostov  au lieu de Stalingrad
La ruée prématurée  vers le Caucase.

Hitler limoge Von Bock, après avoir été obsédé par des encerclements trop courts (au lieu d'écouter les avertissements de Von Bock)
il lance ses forces vers Rostov porte vers le Caucase avant même d'avoir sécurisé les abords de Stalingrad.
Le plan Fall Blau, faits de phases successives, devient un plan "en même temps".

La suite est d'une logique implacable, Fall Blau a déraillé, les forces allemandes divisées sur deux axes, seront divisées une 2e fois entre Caucase de l'ouest et Caucase de l'est.
Un tel égarement face à la rationalité militaire laisse perplexe.
Que se serait il passé si un Von Bock avait eu la maitrise des évènements ?

Ce wargame permet de refaire cette extraordinaire campagne avec une approche plus rationnelle (à défaut d'optimale)
Je vais essayer d'aller au moins jusqu'à la tombée des premières neiges dans le jeu, jusqu'à Noël 2019 au moins.

Le front soviétique n'est pas très fourni,
dans le Caucase la plupart des villes ont une garnison de qualités variables entre l'élite des unités de la Garde et du NKVD, et des unités normales et certaines de faible qualité.

4 armées sont en réservé, 1 à Saratov qui ne pourra intervenir qu'au tour 15
1 à Stalingrad, et deux loin à l'est de Voronej, ces trois là pourront être activées à partir du tour 2, une seule par tour.

Hello Ulzana,

Je viens de récupérer mon exemplaire.
Ton CR incite vraiment au déploiement des cartes !
Merci !

birhacheim



C'est un jeu passionnant.
Pour moi, le meilleur à ce jour sur ce ce thème.

TOUR 6 le benchmark est à 4  ...   3 PV seulement, mais les russes évacuent Shakhty (1 PV) qui sera bientôt pris.




Il faut refermer la poche au plus vite, avant que les soviétiques ne l'évacuent davantage.
Deux attaques, au nord et au sud de la poche.
Les DR sont toujours aussi minables…(ou les russes se défendent comme de beaux diables !).








Cela a suffit à couper la seule route ravitaillée.

Staline ordonne une contre attaque
pour desserrer les mâchoires de la pince sur le point de les enfermer.




Ils  réussissent , la 9e panzer est salement amochée,
elle doit  reculer, juste assez pour libérer la route du ravitaillement




(les poils ne sont pas de la Moustache à Staline, mais du chat.)


TOUR 7  




Les panzers contre attaquent à leur tour au plus près et aussi  plus loin à l'est.






Ils bousculent les T34, font un nouveau combat et s'enfoncent sur les arrières soviétiques,
les panzers de la 1 PZA traversent le Donets...la poche est fermée !!!




Staline est atterré ...comment est ce possible ?
Plusieurs armées sont enfermées, et il n'a pas les moyens de les délivrer.



Hitler est satisfait…

Cela nous fait un répit, mais il va surement nous demander toujours plus.

"Ni Shagu nazad"
Staline

No one step back !"







J'ai envoyé la grande majorité des panzerdivisions  vers les ponts sur le Don menant à Stalingrad, appuyés par toute la Luftwaffe disponible.




Mais à part quelques unités soviétiques amochées, le reste a effectué une défense déterminée couronnée de succès, puis se sont repliées par les ponts sur le Don en se mettant en full retreat.

Des retranchements derrière le Don ont été construits.
Des renforts soviétiques arrivent continuellement par voie ferrée pour défendre Kalach et Stalingrad.








TOUR 9  

AH nous impose un Benchmark de 5, mais nous avons 6 PV  






Franchir le Don ! Tel est la priorité.
Frontalement devant Kalach avec trois PZ Divs, mais aussi au sud pour menacer Stalingrad d'un enveloppement par le sud ouest,
et Rostov par le nord est.




Au sud de Kalach, l'attaque était réussie mais les soviétiques font une défense déterminée efficace devant le pont, une panzer div subit de lourdes pertes, nos forces sont repoussées.

Plus au sud , le Don est franchi par la 3e panzer, la 5e SS Wiking et une DI.





Les soviétiques parviennent à rallier leurs divisions et à monter une défense improvisée, le passage le plus près de Rostov est défendu à nouveau.





Là, je commence à douter…

Franchir le Don devant Stalingrad devient beaucoup plus difficile que de déborder des soviétiques dans la plaine.
L'échec de la 23e panzer devant le pont sur le Don est un avertissement.
Nos forces ne sont pas faites pour une bataille d'attrition.
Les russes deviennent obstinés, s'accrochent comme des possédés au terrain au lieu de se reconnaitre battus.

En plus AH veut retirer d'ici quelques jours  3 panzer divisions pour les envoyer en France ou au diable vauvert !!!
C'est insensé !

Staline a reçu un coup magistral, mais, paradoxalement  sa position s'en est trouvée simplifiée…
Les passages franchissant le Don, sur la moitié nord sont fortifiés, les accès  vers Stalingrad bien défendus,
seul Rostov pourrait être enveloppé et le Caucase offrir un nouveau charodrome à nos panzers.
AH voudra de nouveaux points de victoire, et Rostov puis les nombreux sites du Caucase seront à même d'être conquis pour le satisfaire.

(La partie a été menée jusqu'au (tour 29) ce qui a permis de déterminer un vainqueur.
Les photos ont été prises, et le CR va se poursuivre jusqu'au bout dans les jours qui viennent.)



Chevauchée vers le Caucase !

La décision est prise, il n'y a rien de bon à espérer d'une avancée vers Stalingrad,
après tout, les pétroles du Caucase sont les objectifs stratégiques sans lesquels:
"je devrai liquider cette guerre." (AH).





TOUR 10  



Les ponts sur le Don, au sud, sont franchis en deux endroits





Les panzers exploitent leurs combats et combattent à nouveau.










TOUR 11




Salsk est prise (+1 PV), les forces soviétiques qui défendent Rostov vont être prises à revers.
Ordre est donné de se replier au plus vite vers le sud, vers les montagnes du Caucase.



Les panzers arrivent trop tard pour  réaliser un grand encerclement, seules quelques unités défendent encore Rostov.







TOUR 12



La priorité est de détruire le maximum d'unités soviétiques en les accrochant avec des panzers, au détriment de l'encerclement de Rostov, ce qui va retarder la prise de la ville et les mouvements des divisions d'infanterie vers le sud.
Car il faut éviter de laisser aux russes trop de divisions pour défendre le Caucase.



Quelques divisions soviétiques sont détruites, d'autres doivent se replier vers l'ouest et vont être aisément coupées de tout ravitaillement.
Ce qui va accaparer quelques divisions de panzers.



TOUR 13

Le benchmark est à 8,  Il y a 7 PV et bientôt +2 PV lorsque Rostov tombera (sans compter +1 PV pour Tikhoresk)…




Le carrefour de Kropotkin est pris, mais nos troupes sont encore trop peu nombreuses  alors que commence de nouveaux choix face à plusieurs objectifs:   L'ouest vers Taman pour permettre aux unités roumaines venant de Sébastopol de traverser le détroit,
Krasnodar et Voroshilovsk  pour inciter les cosaques  à venir nous apporter leur aide contre le régime soviétique qui les a mis au pas brutalement,
et les pétroles de Maïkop.






L'assaut sur Rostov commence, dans un déluge de tirs d'artillerie, les hommes du  NKVD se battent jusqu'au bout, ont ils le choix ?
Un encerclement est fait au sud ouest de la ville, ce qui retardera encore la ruée vers le sud.



Je fais le choix de foncer sur Krasnodar et sur Taman, il faut prendre Taman en le coupant du sud est et cela passe par Krasnodar, qu'il faut aussi couper du sud.
Si on laisse les soviétiques s'organiser, ils vont devenir difficile à déloger, et je ne nous vois pas foncer vers Grozny en laissant nos arrières menacés.

Du TOUR 23 au TOUR 26      du 8 octobre au 4 Novembre.

du 8 au 14 octobre:




Par chance, le temps est encore beau, la Luftwaffe apporte son plein appui aérien , deux attaques sont  soutenues, contre Mozdok et dans les colline à 2 hexes au nord de Ordhonikidze.







Les défenseurs de Mozdok résistent comme de beaux diables (City Fight 1), ceux des collines doivent reculer avec de lourdes pertes.



Du 15 au 21 Octobre:



Le temps est bouché (overcast) un seul appui aérien disponible, nous montons deux nouvelles attaques dans les collines,

Mozdok est enfin pris !







sans autres résultats que d'infliger des pertes aussitôt comblées par l'envoi de renforts soviétiques.


Mais si nos attaques frontales au sud du Terek ne progressent que lentement, un corps d'armée composé de deux divisions d'infanterie allemande d'une de cavalerie roumaine , d'un régiment de motocyclistes et de la 5 SS Wiking fonce le long de la route juste au nord du Terek.
L'objectif :  franchir le fleuve au nord est de Grozny pour couper la ville de sa ligne de communication vers Bakou ! 



Du 22 au 28 Octobre


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Il pleut… et la rasputitsa fige le front.
Pas de Luftwaffe…
Une attaque est néanmoins lancée dans les collines





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On gagne seulement  15 km…
C'est désespérant, nos panzers ne peuvent exploiter leur petits succès tactiques.







DU 29 Octobre au 4 Novembre



Il pleut toujours et la boue nous englue encore davantage.

Le Führer est  sans cesse sur notre dos à exiger l'impossible, comme si la volonté pouvait changer l'état du terrain….
On finit par lancer deux offensives :
une nouvelle fois vers Grozny, dans la ceinture de collines,
l'autre pour franchir le Terek avec les SS de la Wiking.








On gagne encore Quinze km dans les collines, Grozny n'est plus que 30 km !
Et les SS ont réussi leur coup, le Terek est franchi !
La division de panzer grenadiers traverse le fleuve , puis c'est au tour de deux divisions d'infanterie …
Hitler en devient plus exigeant encore, il veut maintenant que l'on détache des panzers divisionnen pour foncer vers Bakou !
Alors que Grozny est loin de tomber entre nos mains...et la route menant vers l'est  est encore bien tenue par les soviets.

ca donne vraiment envie d'investir ! Par contre j'ai l'impression que le joueur allemand n'est pas trop poussé à attaquer stalingrad (il n'y a pas de bonus particulier lié à la chute de la ville ?)
Je viens d'acquérir caucasus campaign du même auteur, aurais-je mieux fait d'attendre et d'acheter celui-ci ou alors est-ce vraiment 2 jeux différents ?

Lampiao

"ca donne vraiment envie d'investir ! Par contre j'ai l'impression que le joueur allemand n'est pas trop poussé à attaquer stalingrad (il n'y a pas de bonus particulier lié à la chute de la ville ?)
Je viens d'acquérir caucasus campaign du même auteur, aurais-je mieux fait d'attendre et d'acheter celui-ci ou alors est-ce vraiment 2 jeux différents ?"


Oui, ce sont bien deux jeux différents (mais du même designer), d'échelles différentes, de règles différentes, et de gameplay différents.

J'aime beaucoup "Caucasus Campaign 1942 " de GMT, ils se joue en moins de temps, avec moins de pions et moins d'hexagones.
Il donne au soviétique plus de choix.

"Stalingrad 1942" de GMT est plus long, plus exigeant, plus réaliste aussi, je parle d'un scénario 
centré sur la Caucase, ou d'un scénario "maison"  Caucase avec plus de panzers, ce que je recommande. 
Le scénario de campagne me parait assez monstrueux et demande beaucoup (trop) de travail. 

En résumé, il faut vraiment acheter les deux.

Beau travail.
Ce fut vraiment tendu !

Je vais attendre un peu avant de m'y mettre ! Après Normandy 44 et Caucasus Campaign (toujours aussi apprécié !).

Merci, Ulzana !

Quelques points pour répondre 


Premièrement:

La situation des lignes de ravitaillement soviétiques dans le réduit défensif du Terek.






Il y a quatre routes,  sortant de carte, dont trois servant d'entrée des renforts soviétiques.
Ici sur l'image (partie ouest du réduit)  à gauche une route secondaire qui suit la rivière Ardon juste à l'ouest de Orhonikidze,
 la route J qui passe et sort de la ville de Ordonikidze ( aussi voie d'entrée de renforts soviet).
Concrètement, Ordhonikidze doit être prise, on ne peut l'isoler autrement (contrairement à ce que j'avais écrit en fin de CR, je vais le corriger).
Nalchik peut aussi être ravitaillée par la route secondaire qui passe par les collines et suit l'Ardon.







Si l'allemand veut sortir 5 divisions (3 VP tout à l'est) vers Bakou  (sortie G, le G n'apparaissant pas sur la photo),
il doit impérativement contrôler la route primaire de Mozdok-Grozny-Gudermes- sortie G.
Et impérativement prendre ces villes dont Grozny pour le faire.

La voie de chemin de fer (qui , pour l'allemand est en vert et doit être mise aux normes) ne sert que pour transporter des unités ou des unités de supply qui ne servent qu'à
 regonfler les HQ d'armées pour les préparations d'artillerie, en aucun cas elle ne peut servir de ligne de supply pour les unités de combats.

Conclusion: la prise de Grozny est nécessaire, même si on voulait envoyer 5 divisions vers Bakou pour gagner les 3 VP.

Les villes de Piatygorsk, Nalchik, Malgobek, Ordhonikidze (1 PV chacune) soit 4 PV
Grozny 2 PV, cela ferait 6 PV soit autant que Kalach (1PV)  + Stalingrad (3+2 =5 PV)   6 PV en tout
Soit une victoire allemande probable (si la majorité de ce qui peut être pris ailleurs l'a été).
de plus , l'envoi d'un groupe de 5 divisions vers Bakou permettrait d'avoir 3 PV de plus , soit une victoire allemande quasi certaine.


Pourquoi prendre Grozny est si difficile ?
1 Parce que si franchir une major river est difficile (mais possible), poursuivre une avancée après l'avoir traversé devient extrêmement difficile
(voire quasiment impossible sans appui aérien),  car le soviet enserre la tête de pont de tous cotés, voir ce qui est arrivé à la SS Wiking.

Rappel : l'avancée vers Stalingrad, au delà du Don, n'a été possible que parce que des panzers avaient franchi le Don plus au sud et étaient remontées sur la rive est du Don, prenant à revers  les défenses soviétiques autour de Kalach.
Quant à Uranus, les soviets avaient des têtes de ponts sur les rives ouest du Don et le gel du fleuve facilitait sa traversée.

2 Parce que il faut aussi couper la LOC passant par Ordhonikidze.

3 Parce que les allemands ont besoin d'attaquer sur plusieurs axes (et en particulier les axes passant par les collines de Nalchik à Ordhonikidze)  pour profiter de la puissance de leurs panzers et de leur mobilité permettant de menacer plusieurs points et d'exploiter .
Espérer couper la LOC à l'est de Grozny seulement par un franchissement du Terek n'est pas envisageable.